Quand nos connaissances nous piègent…
“Quand nos certitudes sur un sujet se font trop fortes, la curiosité s’atrophie”
Un passant
Il y a déjà longtemps, alors que je me passionnais pour la programmation objet, les mathématiques et la modélisation, je pris rendez-vous avec un professeur d’université, spécialiste des langages objets pour demander de l’aide sur un sujet précis (comment implémenter au mieux certains calculs matriciels et statistiques en Smalltalk).
Pendant une heure, j’étais content de montrer ce que j’avais cru comprendre, et j’appréciais en retour conseils et questions pédagogiques.
A l’issue de cette heure, ce professeur, après m’avoir souhaité bonne chance dans mes travaux me proposa de regarder un petit quelque chose sur la station de travail dans un coin de son bureau. En cliquant sur des mots, il passait d’un texte à l’autre. Habitué depuis plusieurs années à manipuler des liens hypertexte sur Macintosh (avec Hypercard), je haussais les épaules en me disant “déjà vu”, pas de quoi s’extasier. J’écoutais distraitement ses explications. Pourtant, il était vraiment enthousiaste.
Il venait de me montrer les premières pages web. On devait être fin 1992, début 1993. Je n’ai compris ce qu’il m’avait dit qu’en 1995, quand je suis devenu moi aussi ‘internaute’, quittant les seuls mails, ftp pour découvrir le surf….