Quel impact aura la mise en place de notre ‘cerveau planétaire’ sur la manière d’enseigner…

A quel moment enseignera-t-on ?

Quel sera la nature du travail d’enseignant ?

Ceux qui me connaissent savent que ce sujet m’intéresse fortement.

Par pure curiosité. Et aussi pour mes propres enfants…

Déjà des amis enseignants m’ont indiqué que les élèves de lycée les plus doués commencent à les challenger fortement par les connaissances acquises par auto-apprentissage…

Il est clair que quand nous étions ‘jeunes’, en dehors de l’enseignant, et des bibliothèques plus ou moins bien pourvues, les ‘sources’ de savoir étaient limitées, voir contrôlées.

Si on voulait apprendre, on devait passer par l’enseignant.

Il était le maître et un point d’accès au savoir.

Aujourd’hui, se met progressivement une base de cours accessibles gratuitement au niveau mondial, qui vont des enseignements basiques (par ex. la Khan Academy ) aux enseignements les plus pointus de la planète (par ex. au MIT Open CourseWare ).

Quand on voit la qualité de certains cours en ligne, certains enseignants, trop savants pour s’abaisser à expliquer, se contenant de lire tant bien que mal un cours rarement mis à jour, sans chercher à accompagner leurs élèves ou à leur transmettre un savoir ou une approche risquent de ne plus être longtemps utiles… Ils en seront réduits à sanctionner l’absentéisme régnant au sein de leurs amphis…

En revanche, ceux qui se réinvestissent totalement dans leur engagement professionnel, profitant de ces nouveaux moyens, deviendront probablement des guides au sein de cette connaissance universelle.

Parvenant à expliquer les meilleurs chemins à leurs élèves, passant davantage de temps à les motiver à apprendre (en expliquant l’intérêt d’acquérir telle ou telle connaissance), à lever les réticences et à orienter vers les meilleurs contenus ( dont wikipédia, mais pas seulement, pour les raisons que l’on sait) ou les plus appropriés à telle ou telle étape de l’enseignement.

Il y a un lien également avec des sujets comme l’apprentissage tout au long de la vie (ou long life learning, nouveau nom de la traditionnelle ‘formation professionelle’) et les encadrements professionnels comme le ‘coaching’ ou le ‘career development’

Thomas Friedman consacre également dans son livre ‘ “The World Is Flat” quelques passages particulièrement intéressants sur les enjeux de l’enseignement et ses conséquences sur le positionnement des pays dans la compétition mondiale…

La soif d’apprendre… La soif de créer.

Cette soif d’apprendre et de créer trouve un écho dans l’ouvrage de Daniel Pink “A whole new mind”… Quelles compétences et capacités sont au coeur de la ré-organisation économique en cours… Lesquelles doivent être travaillées par le système éducatif pour donner à nos enfants les meilleurs atouts ?

Car ceux qui seront correctement accompagnés durant leur jeunesse dans ces nouveaux modes d’apprentissage et de comportement risquent d’acquérir un ensemble d’atouts considérables (sur le plan qualitatif et non quantitatif) par rapports à ceux qui auront été abandonnés à l’ancien mode d’enseignement.

Quand à ceux qui doutent de la capacité des enfants à apprendre par eux-même, je les invite à visionner cette très intéressante conférence de Sugata Mitra : “Can kids teach themselves ?” ou à regarder les principes de la pédagogie Montessori (même si ce sujet est déjà ancien…)

Ce sujet est fascinant et critique, car l’enseignement est la base de la construction de l’avenir…

Et tellement nouveau dans la forme, bien qu’universel !